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SOROCHE : quand le mal d’altitude s’invite au Pérou

Le soroche, mot quechua qui signifie mal d’altitude ou mal aigu des montagnes, peut tout simplement gâcher un voyage au Pérou. Ses symptômes ? Mal de tête, sensation de manque d’oxygène, vertiges, malaises, fatigue extrême… Généralement à partir de 2 500 mètres, on peut commencer à souffrir du mal de l’altitude.

Pour nous, ce fut un vrai défi. Voici comment nous avons géré la situation, nos bons plans pour lutter contre le soroche à la montagne.

Notre antidote pour lutter contre le mal d’altitude au Pérou : l’acclimatation progressive

Le mal d’altitude est lié à la baisse de la pression atmosphérique et du taux d’oxygène disponible. Pas de remède miracle, mais une stratégie qui a fait ses preuves : monter progressivement.

Chaque jour, nous avons gagné un peu d’altitude, en commençant doucement avec des randonnées accessibles. Et quelle récompense : des paysages inoubliables dans le nord du Pérou, une région encore peu touristique, mais qui mérite vraiment le détour. Et dire que j’ai hésité à intégrer cette région du Pérou à notre itinéraire…

Le mal d’altitude n’est pas une fatalité, c’est un défi qu’on apprivoise pas à pas.

Étape 1 : Mirador de Ratakena – 3 100 m

Première balade, au-dessus de Huaraz (Cordillère Blanche).

  • Altitude : 3 100 m
  • Dénivelé : 345 m
  • Durée : 2 h A/R

Une promenade courte, mais parfaite pour Célian qui récupère doucement de son otite et pour commencer à s’acclimater en douceur, avec une vue imprenable sur la Cordillère Blanche.

Armelle et son fils Célian main dans la main à l’arrivée du Mirador Ratakena, 3 100 m, au Pérou.
Complicité mère-fils à l’arrivée du Mirador Ratakena

Étape 2 : Wilcacocha – 3 750 m

Deuxième randonnée, départ à 3 150 m pour atteindre 3 750 m.

C’est parti pour monter à 3 750 mètres d’altitude pour cette première vraie randonnée d’acclimatation. Dès les premiers mètres, c’est fatal (comme disent les Péruviens) : on souffle comme des bœufs ! Mais après 2h15 de montée, nous arrivons au sommet, fiers de notre Célian qui est encore sous antibiotiques.

Un itinéraire superbe à travers champs et petits villages, jusqu’à un panorama exceptionnel sur la Cordillera Blanca. Il n’y a aucun doute, nous sommes bien au Pérou. Le dépaysement est total.

Nous sommes partis avec le soleil, mais revenus sous un orage, trempés jusqu’aux os. Une bonne initiation !

Une Péruvienne de dos ramène sa mule dans la plaine de Wilkacocha, sous un ciel orageux.
Scène de vie andine à Wilkacocha, juste avant l’orage.

Étape 3 : Lac Parón – 4 300 m

Aujourd’hui, nous avons fait une randonnée magnifique et battu notre record d’altitude en famille.

Après avoir grimpé jusqu’au mirador, nous avons trouvé un spot de rêve pour manger notre sandwich, avec l’impression d’être seuls au monde.

Devant nous, le lac Parón aux eaux turquoise, entouré de sommets enneigés.… difficile de résister à l’envie de plonger, avant de réaliser la température glaciale !
Nouvelle étape, nouveau record d’altitude : 4 300 m et toujours pas de symptômes liés au mal d’altitude ! Les couleurs et l’immensité du lieu sont spectaculaires. Certainement le plus beau lac de la région.

Une famille française souriante devant le panneau d’altitude au Lac Parón (4 300 m), avec la chaîne enneigée en arrière-plan.
Victoire en famille au Lac Parón, 4 300 mètres

Étape 4 : Laguna 69 – 4 600 m – Encore plus haut

Culmination du périple : la Laguna 69, à 4 600 m. Presque la hauteur du Mont-Blanc !

7h30, départ en minibus pour 2h30 de routes chaotiques. À 3 900 mètres, nous démarrons l’ascension avec nos nouveaux partenaires de randonnée rencontrés à l’auberge de Caraz : Eléonore (2 ans), Pomeline et Noël.

Sur le chemin, nous avons vu de nombreux randonneurs contraints de faire demi-tour, victimes du soroche. J’ai douté parfois mais je n’ai rien lâché, à mon rythme j’ai avancé step by step. Et puis Pom m’a soutenu jusqu’à me léguer un de ses bâtons de marche. À 4 600 m, chaque pas semble peser une tonne et la respiration est difficile, le souffle court et ton coeur bat la chamade. Pour ma part, j’ai multiplié les pauses, respiré profondément, soufflé lentement… et fini par atteindre l’arrivée une demi-heure après les autres. Mais face au mont Chacraraju, l’effet waouh était total : la Laguna 69 se dévoile dans toute sa splendeur. Une lagune turquoise au pied des glaciers perchés à plus de 6 000 mètres, une cascade qui s’y jette, et un décor à couper le souffle. Un moment inoubliable, une récompense pour tous nos efforts et une victoire sur le mal d’altitude.

Nos remèdes contre le soroche

Pas de miracle, mais plusieurs astuces qui nous ont aidés à supporter l’altitude et profiter du voyage :

  • Acclimatation progressive : ne pas brûler les étapes.
  • Altivital : trouvé en pharmacie locale, pris 3-4 jours avant les randonnées.
  • Coca sous toutes ses formes : incontournable, chaque matin au petit-déjeuner en maté, tout au long de la journée des bonbons à sucer et en feuille à chiquer.
  • Hydratation : minimum 2 litres d’eau par jour, encore plus pendant l’effort.
  • Respiration : inspirer profondément par le nez, souffler lentement par la bouche.
  • Alimentation : privilégier les féculents pour limiter le risque d’hypoglycémie.
  • Agua Florida : ce produit local appliqué sur le front soulage les maux de tête. Son parfum reste pour moi une véritable madeleine de Proust.

En conclusion

Le soroche n’est pas une fatalité. Avec une bonne préparation, un rythme adapté et quelques remèdes locaux, il est possible de transformer ce défi en expérience inoubliable.

Et au final, ces efforts sont largement récompensés par des paysages spectaculaires et la fierté d’avoir gravi, presque, l’équivalent du Mont-Blanc… mais en plein Pérou. Nous sommes désormais armés pour partir à la conquête du Pérou. ! Vamos ¡

Une famille souriante et heureuse devant la Laguna 69 turquoise, après avoir battu son record d’altitude.
Objectif atteint : record en famille à la Laguna 69.

Tout savoir sur la coca au Pérou

C’est quoi ?
La feuille de coca est consommée depuis des millénaires dans les Andes. On la mâche ou on la boit en infusion (maté de coca) le plus souvent mais on trouve également du chocolat et des bonbons pour faire passer le goût amer de cette plante car il faut le dire le goût est détestable.

Légalité

  • Au Pérou : totalement légale pour un usage traditionnel. On en trouve partout (marchés, hôtels, pharmacies). La société publique ENACO encadre une partie de la production.
  • En France et en Europe : interdite. La feuille de coca est assimilée à la cocaïne. Impossible d’en ramener légalement.

Bienfaits traditionnels

  • Soulage le mal d’altitude.
  • Réduit la fatigue et aide à la concentration.
  • Hydrate et apporte une énergie douce, sans “coup de barre”.

Points de vigilance

  • Peut causer : sécheresse buccale, irritation locale, troubles du sommeil si consommée en excès.
  • Contient des alcaloïdes proches de la cocaïne → risque de dépendance si usage chronique.
  • Interdite d’importation en France.
  • Pas avant 12 ans

Notre conseil : à tester sur place, dans le respect de la tradition locale, mais inutile d’en glisser dans la valise du retour !


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4 commentaires

  1. De toute évidence, même avec les meilleures intentions du monde, l’improvisation risque de paver l’ascension d’une montagne de rêve d’un enfer de maux de tête. Comme disent effectivement les espagnols,  » fatal » ( qui peut se traduire selon le contexte par mortel et souvent  » pas bon du tout  » ) sera la chute pour monter sans se préparer !
    Prendre de la hauteur, ça se mérite, et ton nouveau récit qui par procuration fait rêver le rêveur qui déjà n’avait pas besoin de ça….🙄☺️ nous permet de prendre un grand bol d’air….Houps 😵‍💫 j’ai la tête qui tourne moi !
    Merci pour ce nouveau témoignage 🙏✍️
    Nb un Coca….por favor 😉

  2. Waouh ! Quel paysage magnifique ! 4 604 m ce n’est pas rien quand même ! On ne fait pas ça tous les jours ! Félicitations Armelle, tu peux être fière ! Pas sûr que j’arriverai un jour à battre ton record ! Bravo à tous les 3, Célian peut être fier également d’avoir déjà vécu cette expérience à son jeune âge. Moi aussi j’ai pris du coca dans les Dolomites pour un p’tit coup de fouet 😂 mais il était plutôt sucré 🤣🤣🤣😉

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