La Bolivie traverse actuellement une crise politique majeure. Depuis le 17 septembre 2024, les tensions sont à leur apogée. En cause : un mouvement de protestation appelé la Marche pour la Patria, lancé par l’ancien président Evo Morales contre le gouvernement de Luis Arce, devenu son rival. Cette marche, ponctuée de barrages routiers, de blocages de transports et de fermetures d’établissements, rendait impossible toute visite de Copacabana et de l’Isla del Sol.
Résultat : nous avons dû modifier notre itinéraire et renoncer à découvrir le côté bolivien du lac Titicaca.
Nous avons donc choisi de rejoindre La Paz, la capitale administrative la plus haute du monde, perchée à 3 700 m d’altitude, le temps d’un week-end (ouf, pas de grève samedi et dimanche). C’est via le poste frontière de Puno que nous sommes entrés en Bolivie. D’après nos sources locales (et le très utile groupe Facebook Les Français en Bolivie), ce passage ne posait pas de difficulté. Et effectivement, le poste de frontière était… désertique. Aucun problème pour entrer dans le 2ème pays de notre tour du monde en famille.

Une pause bien méritée
Avant d’arpenter la ville, nous nous sommes offert un petit luxe : un hôtel un peu plus confortable que d’habitude, grâce à une super promo Booking. Après plusieurs semaines de voyage intense, c’était l’occasion parfaite pour souffler et un petit luxe bienvenu avant d’explorer cette mégalopole, avec un timing serré, car les manifestations étaient attendues dès le lundi…
Le marché aux sorcières
Notre première découverte fut le Mercado de las Brujas, le marché aux sorcières, une vraie caverne d’Alibaba, et sa célèbre rue aux parapluies la « calle de las Brujas ». Plutôt tranquille le dimanche, nous n’avons pas croisé de chamans ni de diseuses de bonne aventure. Mais nous avons beaucoup appris sur les rituels andins et les mythes locaux. Entre potions, amulettes et plantes médicinales, on plonge dans un monde où la spiritualité est omniprésente, héritée des traditions incas.



Le téléphérique : le métro aérien de La Paz
Ensuite, place à une expérience unique : emprunter plusieurs lignes du téléphérique. Ici, pas de métro souterrain, mais un réseau aérien moderne et coloré composé de 10 lignes, le plus vaste au monde qui permet de circuler rapidement d’un lieu à l’autre sans avoir à arpenter les rues escarpées.
Suspendus entre ciel et montagnes, nous avons pu prendre la mesure de l’immensité de La Paz et observer les contrastes saisissants entre la ville basse et El Alto, entre quartiers anciens et modernes.
Un moyen de transport qui a tout pour plaire : pratique, rapide, écologique, silencieux… et surtout, qui nous a permis de grimper à 4 100 m d’altitude sans trop fatiguer nos jambes.


La Vallée de la Lune
À seulement quelques kilomètres de la capitale, changement radical de décor : la Vallée de la Lune. Ce site naturel doit son nom à ses paysages lunaires, formés par l’érosion de la terre argileuse. Des milliers de cheminées de fées, de pics et de canyons se dressent, créant un décor presque irréel.
Deux sentiers permettent d’explorer la vallée : un court (15-20 min) et un plus long (40 min environ).
Ce n’est pas une randonnée difficile, mais l’altitude se fait sentir, alors mieux vaut prendre son temps.
Le lieu doit son nom à Neil Armstrong, venu en visite après son voyage sur la Lune. Et en marchant au milieu de ces formations, on comprend pourquoi : silence absolu, impression de marcher sur une autre planète… le dépaysement est total mais attention de ne pas vous frotter au cactus San Pedro il paraît qu’il est hallucinogène !





Le mirador Killi Killi
Nous avons terminé notre visite par le mirador Killi Killi, sans doute le plus célèbre, il offre une vue à 360° incroyable sur toute la ville.
D’ici, La Paz apparaît comme une cuvette géante où s’entassent des milliers de maisons de briques, dominées au loin par l’Illimani, sommet enneigé emblématique de la région.
Le mirador permet de mesurer l’ampleur de la ville et de mieux comprendre son relief si particulier.



Départ précipité vers Sajama
Mais lundi matin, fini le répit. À l’annonce d’un nouveau mouvement de grève, nous avons sauté dans un bus pour quitter la ville avant que les routes ne soient bloquées. Direction la réserve naturelle de Sajama, au pied d’un volcan, pour quelques jours de nature sauvage.
Et pour répondre à la question du titre : non, La Paz n’est pas la capitale de la Bolivie. C’est seulement la capitale administrative tandis que la véritable capitale constitutionnelle est Sucre. Encore une particularité bolivienne qui en dit long sur la complexité et la richesse de ce pays.
Voyager c’est aussi rencontrer à l’occasion les soubresauts d’un pays. Vous avez pris et bien géré ce risque par votre réactivité.
» La Paz » , un peu mal nommée en cette occurrence troublée, représente bien ces mégalopoles d’Amérique latine. Démesure, traditions, qui côtoient les innovations. Encore beaucoup de sites d’exception il me semble avec cette touche l’immensité, de hauteurs, de jamais vu.
Un coup de coeur pour le paysage lunaire 🌙, moi qui ait vécu tout petit les premiers pas sur Séléné, et qui voue une admiration sans limite aux hommes ordinaires devenus héros d’un rêve inachevé ( ou achevé une fois les russes battus dans la course à la Lune 🌙).
J’attends la suite bolivienne comme une petite musique sud américaine qui accompagne le périple pas à pas….
Et comme tu dis cette aventure est digne d’un voyage sur la lune😉 tout en gardant les pieds sur Terre😊