Nous arrivons à la fin de notre aventure au Pérou. Avant de franchir la frontière bolivienne, j’aurais pu vous emmener visiter 2 lieux incontournables que vous retrouverez dans tous les guides.
D’abord Arequipa, la fameuse ville blanche, perchée à 2 335 m et entourée de 3 volcans majestueux. Nous avons eu la chance de la découvrir grâce à Carlos, notre guide, qui nous a fait arpenter ses ruelles baroques en long, en large et en travers. Ici, tout est construit en sillar, une pierre volcanique claire qui illumine la ville et lui donne ce charme unique.




Et puis il y a le couvent Santa Catalina, une ville dans la ville, qui vient contraster par ses couleurs flamboyantes. 20 000 m² de ruelles colorées, de patios fleuris et de silence. On a vraiment eu l’impression d’entrer dans une bulle hors du temps où l’on vient s’apaiser, se ressourcer.


Ensuite, j’aurais pu vous faire suivre les traces de Tintin à la recherche du Temple du soleil à Cusco, l’ancienne capitale des Incas perchée à 3 400 m. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ses ruelles pavées, de ses places majestueuses et de son héritage inca encore bien présent et surtout du quartier bohème de San Blas avec ses rues ascendantes et escarpées et son fameux marché. C’est là que l’on entend encore le quechua, langue d’origine des Incas.




Mais justement, tout ça, vous le trouverez facilement dans les guides.
Pour ce dernier “spot péruvien”, j’ai voulu vous emmener ailleurs. Loin des sentiers battus.

Vous avez sûrement entendu parler de Vinicunca, la Rainbow Mountain, cette montagne aux 7 couleurs que l’on voit partout sur Instagram. Magnifique, oui… mais prise d’assaut par des centaines de touristes chaque jour.
Nous, on a préféré découvrir son équivalent… beaucoup moins fréquenté. Une alternative incroyable où la magie opère sans la foule, où l’on peut vraiment ressentir la puissance de la montagne et profiter du paysage dans un silence presque sacré.
Un endroit encore préservé, où les couleurs minérales se déploient sous vos yeux comme une toile vivante.
Une expérience inoubliable, qui résume bien ce que l’on aime dans le voyage : chercher plus loin que les cartes postales et s’émerveiller là où l’on ne s’y attend pas.
Les plus beaux chemins sont ceux que l’on découvre loin des sentiers battus.
Palcoyo : la montagne aux 7 couleurs (sans la foule !)
Il est 5 heures. Ce n’est pas Paris qui s’éveille, mais Cusco. Qui a dit qu’un tour du monde était de tout repos ? Aujourd’hui, direction une expérience unique : découvrir la montagne aux 7 couleurs… mais pas celle que tout le monde connaît.
Plutôt que Vinicunca (la Rainbow Mountain et ses hordes de touristes), nous avons choisi Palcoyo, son équivalent plus confidentiel, niché au cœur de la cordillère des Andes.

Un petit déjeuner au bord de la rivière
Le taxi arrive à l’aube, direction 3h30 de route. Mais avant l’ascension, notre guide David a prévu une halte magique : un petit-déjeuner (enfin plutôt un brunch) au bord de la rivière Ccarhuy.
Le bruit de l’eau qui cascade, le soleil qui perce doucement, et nous 3 attablés dans la nature… Le plaisir est aussi sur le chemin, pas seulement à l’arrivée.

L’ascension et la forêt de pierre
Arrivés au parking, il reste 1h de marche avec 300 mètres de dénivelé. De bon matin, ça réveille ! En chemin, une première surprise : la forêt de pierre, un paysage d’aiguilles minérales dressées vers le ciel. On se croirait dans un décor de science-fiction.
Puis, soudain, elle apparaît : Palcoyo, la montagne arc-en-ciel, telle une peinture grandeur réelle.

Un record familial à 4 960 mètres
Nous voilà perchés à 4 960 mètres d’altitude et c’est un nouveau record ! On prend conscience que nous sommes plus haut que le Mont-Blanc, et nous y sommes arrivés tous les 3, c’est juste incroyable. Si on m’avait dit un jour que je vivrais un tel exploit, je ne l’aurais sans doute pas cru. Et pourtant, en y repensant, je réalise à quel point cela fait écho aux personnes que j’accompagne : elles aussi doutent parfois de leur capacité à franchir certains caps. Mais avec les bonnes informations, le bon accompagnement et les bons guides, chacun peut accomplir de grandes choses.
Mais attention : pour en profiter pleinement, il faut être acclimaté à l’altitude (voir notre article sur le soroche ici).

Les secrets des couleurs
Face à nous, un véritable tableau grandeur nature. Mais d’où viennent ces couleurs incroyables ?
Elles sont le résultat de millions d’années d’histoire géologique :
- Rouge → oxyde de fer
- Blanc → quartz
- Vert → cuivre
- Jaune → sulfates de fer
- Rose → magnésium et fer
- Beige → argile
- Noir et gris → roches volcaniques et schistes
Un arc-en-ciel minéral, sculpté par le temps et les Andes.
La descente vers Ananiso : seuls au monde
Après l’effort, place à l’émerveillement. Nous descendons 4h30 à travers la vallée de la rivière. Zéro touriste. Juste nous, les troupeaux de lamas, et l’Ausangate enneigé, sommet mythique culminant à 6 384 m.

On se sent tout petits face à ces glaciers et ces neiges éternelles, ici, dans les tropiques, où la limite d’altitude dépasse largement celle de nos Alpes.

L’aventure se termine par le canyon d’Ananiso : 150 m de profondeur sur 3 km, une alternative spectaculaire au canyon de Colca, mais sans la foule.

Une journée gravée dans nos mémoires
Au total, 7 km de marche, bien plus que les 10 000 pas quotidiens recommandés… et surtout un grand bol d’air pur, des paysages à couper le souffle, et un souvenir que nous n’oublierons jamais.
Rendez-vous samedi pour la suite : nous vous embarquons au lac Titicaca, le lac navigable le plus haut du monde, dernière étape péruvienne avant de passer en Bolivie.
Le voyageur voit ce qu’il voit, le touriste voit ce qu’il est venu voir. Gilbert K. Chesterton
Votre périple conserve son lot de surprises et d’emerveillements. Le maître mot doit rester » modestie » face à ces millions d’années qui se déploient sous les yeux.
J’ai connu aussi un sacré vertige face au gigantesque Grand Canyon et sa palette de couleurs.
Même avec pas mal de touristes aux alentours, l’essentiel réside dans le regard personnel. Quand on reste capable de s’émerveiller d’un rien, on est un peu….seul au monde ! Et que dire ( rien ! ) face à ce que le regard a du mal à embrasser tellement c’est incommensurable.
Croiser du regard les gens, leurs lieux de vie, un guide , ça aussi c’est important dans un voyage.
Se dépasser, dépasser ses limites n’est rien sans la rencontre avec l’autre, même furtivement.
C’est nouvelle une frontière franchie à chaque fois, en plus de celle qui nous attend donc ….😉
Le grand canyon…ça doit être époustouflant ! La prochaine fois peut-être ? Oui tu as raison Patrick, notre regard personnel prime mais quand cela est possible je préfère de loin éviter les foules, une manière également de préserver les lieux en limitant le nombre de touristes. Rendez-vous en Bolivie😊
Petite coquille 🧐…. » C’est une nouvelle frontière franchie à chaque fois » 😌✍️
😉